Denis Bonzy

Nicolas Sarkozy et le nouveau pouvoir

Tous les commentaires sont actuellement sur le virage du positionnement présidentiel visant à préparer une campagne 2012 comme candidat anti-establishment.

Cette approche appelle trois commentaires majeurs.

1) Sur le fond, cette logique est la probable vague dominante en 2012 : sanctionner les élites donc pour un candidat se détacher de l’assimilation aux élites.

2) Mais, la vague sera-t-elle celle de la vengeance du peuple contre les élites ou plutôt celle de


la nouvelle reconnaissance du peuple donc l’inversion de certaines relations entre les citoyens et le pouvoir ? Tea Party aux Etats-Unis n’est pas tant la punition des élites que la reprise du pouvoir par le peuple. C’est le mariage des techniques nouvelles avec le retour à la source « we the people » : le pouvoir n’est exercé qu’au nom du peuple. Comment cette formule peut-elle passer dans les actes ?

3) Si la véritable vague est celle de la ré-appropriation du pouvoir par le peuple et donc l’inversion des rapports entre le peuple et l’élite politique, c’est un autre enjeu pour Nicolas Sarkozy. Mais c’est aussi un autre enjeu pour la quasi-totalité des candidats.

Prenons trois exemples pratiques d’actualité montrant le décalage :

– les retraites : les français manifestent en bloc et de façon anonyme. Face à une situation de ce type, le « pouvoir citoyen » c’est d’appeler son parlementaire et de lui dire : « si vous votez cette réforme, je ne voterai pas pour vous en 2012 parce que vous ne me représentez pas ou si mal »,

– les banques : les français ont oublié les milliards attribués aux banques alors que d’autres milliards manquent pour les … retraites. Là, il n’y a même pas de manifestation, tous partis confondus. Et si les citoyens questionnaient les parlementaires pour leur poser une question simple « comment avez-vous fait hier pour renflouer les banques avec des caisses déjà vides et comment un dispositif aussi « imaginatif » est impossible pour les retraites ? »,

– la dette : ici la manoeuvre consiste à demander l’effort aux contribuables. Aillieurs, c’est l’effort d’abord pour le pouvoir puis ensuite pour les contribuables.

Ce nouveau pouvoir n’est pas encore né. Il est peut-être en gestation à l’exemple de l’une des dernières chansons de Raphaël qui se désole de la « mentalité française ». C’est l’une des inconnues majeures de la présente période …

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