François Hollande en joker de gauche ?

La gauche compte actuellement quatre profils de présidentiables :

– la gauche doctrinaire : Martine Aubry qui incarne, à tort ou à raison, la gauche dogmatique, celle des 35 heures qui donne la préférence au poids des symboles plutôt qu'à la force des réalités,

– la gauche caviar

: DSK qui, dans une ambiance de révolte contre les élites, rassemble la quasi-totalité des critères pour "exploser en plein vol" sur de nombreux sujets,

– la gauche fragile : Ségolène Royal qui est passée du statut de leader au statut d'outsider et qui peine à retrouver l'élan, la valeur ajoutée et la crédibilité nécessaires,

– la gauche provinciale, modérée : François Hollande. C'est la synthèse des gauches. Son profil modéré, son humour, sa rondeur lui donnent un côté radical. Pour autant, sa fonction d'ex Premier Secrétaire lui assure la légitimité nécessaire auprès des militants. Il n'a pas (ou pas encore ?) un charisme flamboyant, c'est un euphémisme, mais n'est-ce pas là aussi l'air du temps en acquérant ainsi le côté copain sans clinquant ?

C'est probablement aujourd'hui le profil de synthèse le plus performant pour la gauche, une sorte de joker à un moment où les perspectives ne sont pas aussi aisées et acquises qu'il n'y parait.