Pendant longtemps, il fut question de "la bande des quatre" pour fustiger les partis politiques qui monopolisaient alors l'expression dite populaire : RPR, UDF, PS, PCF. Le FN a assuré sa progression en dénonçant cette "bande des quatre".
Quatre nouveaux partis font aujourd'hui la vie politique Française :
– TF1
– France Télévision
– Groupe Lagardère
– Groupe Dassault
La spécificité de cette "nouvelle bande des quatre", c'est qu'elle court pour un seul et même candidat : Nicolas Sarkozy.
Cette "bande des quatre" tente de structurer l'opinion dans des conditions nouvelles parce que les médias Français ont pris le virage de l'information d'opinion. Les faits sont passés au tamis d'une grille de lecture engagée. Des faits sont mis en évidence pour servir cette grille de lecture. D'autres sont intentionnellement marginalisés.
Prenons l'exemple de la presse d'aujourd'hui : le Figaro tente de faire sortir un nouveau faisan du bois (la lettre entre la fille Bettencourt et l'ex-comptable) pour divertir sur la lettre d'hier concernant Woerth et la décoration du commissaire aux comptes de Bettencourt mère.
La grille de lecture attendue structure la sélection des faits, leur hiérarchie et la mise en ordre des commentaires pour ceux qui seraient encore … égarés.
C'est du jamais vu à ce point !
Le reste va de même. Ces "nouveaux partis " délivrent les "capacités à candidater pour 2012" : Villepin ne serait "qu'un caillou dans la chaussure de Sarkozy …" ce qui est la façon la plus efficace pour handicaper le lancement de sa campagne : qui se mobilise pour un candidat qui n'aurait pas de "véritable chance" de gagner ? Le PS serait "toujours terriblement divisé" et donc chaque fois qu'une démonstration d'unité intervient, ce ne serait qu'une "mascarade". Qui se mobiliserait pour des manoeuvriers de ce type ? Pour le reste, parfois même, toute existence est niée : Mélenchon (sauf s'il sert la logique de division de la gauche par des excès), Dupont-Aignan (sauf s'il divise le pole non-atlantiste) … : tout dépend désormais de la mise en perspective.
Et l'opinion est ainsi supposée prendre pour argent comptant non plus des faits commentés mais des commentaires organisant des faits.
C'est un "système" à l'américaine. Sauf que là-bas, la presse d'opinion se reconnaît officiellement d'opinion et pas en France et qu'il y a là-bas un pluralisme qui assure, par la diversité, une certaine forme de liberté. Ce n'est pas non plus le cas en France à l'exception de derniers îlots de résistance comme Libération, Mediapart, ou le Canard Enchaîné.
Sur le plan national, la France connaît maintenant ce qu'elle a déjà vécu localement : une presse légitimiste qui accompagne le pouvoir, qui le flatte, qui le sert.
Sous cet angle, la présidentielle 2012 s'annonce sous des jours nouveaux.
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