Denis Bonzy

La « fièvre Palin » ou l’opinion à la recherche de vibrations

Depuis plusieurs mois déjà, sondage après sondage, dans de nombreux billets, nous avions attiré l’attention sur le « phénomène Sarah Palin ». La « fièvre Palin » est lancée et c’est peu dire aujourd’hui par rapport aux semaines qui vont suivre le 2 novembre 2010.

Comme tout phénomène, les causes de l’explication sont nombreuses. Nous aurons l’occasion d’y revenir à plusieurs reprises. Mais il en est une qui ne doit pas être négligée : l’opinion est à la recherche de vibrations. Elle a envie de réconcilier la politique et la vie.

La politique, c’est quasi-systématiquement vieux, triste, terne, coincé, sans enthousiasme, avec de la retenue généralisée. Mais cet « univers » incarne progressivement l’échec, les mauvaises nouvelles, la crise généralisée. Il est en rupture totale avec le reste de la vie où tout est recherche d’émotions, de sensations, de plaisirs.

Palin, c’est la vie moderne en politique. Elle apporte du spectacle, des sensations, des vibrations. Elle déchire l’univers gris.

C’est la vie à la rescousse de la politique : de l’intimité, de l’adrénaline, de l’attrait.

S’agit-il d’un phénomène nouveau ? Pas sûr. La campagne 2007 d’Obama n’a-t-elle pas connu une percée grâce au clip de l’Obama girl qui a changé une partie de la vision du candidat d’alors ?

Et Villepin n’a-t-il pas connu sa véritable « naissance grand public » avec sa sortie des eaux à La Baule en septembre 2005 ?

Tout en respectant les limites à ne pas franchir, la « fièvre Palin » c’est d’abord le témoignage que l’opinion est à la recherche de vibrations. Elle veut de la vie en politique, la fin de l’ennui.

Commentaires

Laisser un commentaire