Denis Bonzy

La nouvelle frontière en politique : au-delà du droit …

Les rapports entre droit, morale et politique changent actuellement. Pendant longtemps, la morale était chez elle en politique à la condition que la règle de droit soit respectée. Dès que la légalité était préservée, la morale était considérée.


Désormais, cette frontière bouge. L’opinion attend que la politique aille au-delà du droit pour respecter une nouvelle frontière, celle qui distingue le bien du mal et non plus seulement ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas.


Cette nouvelle frontière porte en elle la quasi-totalité des « méprises » des derniers mois mettant en difficulté le Gouvernement français :


– la confusion des genres entre des fonctions qui mériteraient des séparations plus imperméables (Ministre et trésorier d’un parti …),


– la dénonciation des logements de fonction,


– les nouvelles règles de la dépense publique,



L’opinion ne se contente plus du droit. Elle veut davantage : le respect de valeurs qui relèvent de l’appréciation du bien.


Aux Etats-Unis, l’actuel débat sur la Mosquée à Ground Zero le montre à l’évidence. Le droit permet-il de construire cet ensemble de vie (mosquée, piscine, terrains de sports, restaurants …) même à deux blocs d’immeubles d’une tragédie emblématique ? Réponse : oui.


Mais le débat n’est plus sur le droit mais sur la règle de conduite que la conscience collective accepte. Obama veut focaliser cette conscience collective sur la liberté religieuse. L’opinion veut focaliser cette conscience collective sur la mémoire des victimes du 11 septembre.


Les premières vidéos apparaissent à l’exemple de celle de Rick Scott, candidat pour la fonction de Gouverneur de Floride (voir ci-dessous). Des candidats démocrates importants (Harry Reid, Charlie Melancon …) se démarquent vertement de la ligne présidentielle.


 La morale s’installe au coeur des débats politiques ; ce qui est toujours un facteur fort de radicalisation.


En effet, de façon paradoxale, la morale en politique n’est pas nécessairement une avancée car il peut y avoir de très mauvais usages de la morale lorsqu’elle est une forme de normalisation, d’intolérance.


C’est l’immoralité qui devrait être dénoncée c’est à dire lorsque la morale est manifestement non respectée de façon excessive. Pour le reste, le droit devrait toujours rester la bonne frontière car il demeure le repère le plus raisonnable pour la règle de conduite collective sans avoir à entrer dans des considérations subjectives qui peuvent exposer à des conséquences multiples dont certaines peuvent être inquiétantes même s’il s’agit de vouloir tendre vers le meilleur.


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