Les sondages sont "les bonbons de la politique". Dès qu'ils sont favorables, ils deviennent moelleux et alors partagés le plus largement possible. C'est à celui qui vient déguster le paquet.
Ce fut la logique du parti présidentiel au sujet du sondage du Figaro dans la foulée du discours de Grenoble sur l'insécurité. Un sondage qui avait soulevé des questions techniques et que contredisait déjà un autre sondage plus partiel de l'Humanité sur le dossier des Roms.
Voilà maintenant que c'est au tour de Marianne de publier son enquête qui
, elle, contredit totalement le sondage du Figaro.
La guerre des sondages est bien engagée.
Pourquoi ?
Pour 3 raisons graves sur le fond :
1) Parce que l'opinion préfère croire que chercher à comprendre : dans le flux quotidien d'informations, une partie croissante s'en remet à l'opinion de la majorité. La bataille porte donc sur la présentation de "l'opinion de la majorité". Le sondage devient cet outil d'instrumentalisation en étant supposé exprimer l'opinion de la majorité.
2) Parce qu'une partie importante de l'opinion vole toujours au secours du … succès : être sur la vague de la mode. C'est d'ailleurs ce comportement qui explique l'actuel désert d'enquêtes sur le second tour de 2012. Comment se comporterait cette partie de l'opinion face à la publication permanente de seconds tours plaçant en défaites le Président sortant ?
3) Parce que c'est une défaite nouvelle et supplémentaire de l'objectivité. L'opinion française doit naviguer sur des cartes qui, à de très rares exceptions près, sont toutes gravement fausses. Les statistiques publiques sont décrédibilisées. Les prospectives publiques sont intrumentalisées. Les sondages sont traités avec … "habileté". L'objectivité a quitté le terrain de la vie publique française. Sous cet angle, alors que les donneurs d'ordres trouvent leurs bonbons doux, l'opinion va découvrir une acidité croissante jusqu'au moment où les sondages auront perdu tout crédit comme tant d'autres instruments de mesures désormais. Dommage !
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