Hier dans plusieurs Etats américains, une nouvelle vague de primaires est intervenue. De nombreux enseignements sont à tirer.
Deux enseignements principaux concernent directement la politique française qui veut reconnaître aux primaires une place nouvelle dans le fonctionnement des partis.
1) L'importance de la participation : c'est l'assiette qui détermine la légitimité. En Georgie, la bataille Handel / Deal va se jouer sur un écart de moins de 1 % mais sur plus de 250 000 électeurs exprimés. Tant qu'il n'y a pas d'assiette large, c'est la course aux coquins et aux copains. Les coquins font des cartes de complaisance auprès de personnes qui n'ont rien de militantes et les copains s'inscrivent dans un rapport qui lui aussi n'a rien de militant. La course à la carte écrase donc le reste de la compétition puisque l'assiette électorale est de quelques centaines de voix.
Tant que la France restera dans une logique de ce type, elle trahira l'esprit même des primaires.
2) Pourquoi le vote US est fort ? Certes parce que cette logique s'inscrit dans une longue tradition. Mais aussi, voire surtout, parce que la compétition est un réel temps fort et que tout est fait pour faciliter le vote dont les moyens via Internet.
Si la primaire se joue dans la cour sans le moindre moyen financier ni la moindre couverture médiatique et que le vote est matériellement contraignant, la participation fond comme neige au soleil.
Tant que les partis politiques français n'auront pas réglé ces questions, les primaires ou autres formes de compétitions internes demeureront des mascarades de démocratie.
A voir l'attachement des responsables politiques à se contenter des "mascarades', il est à craindre que rien ne soit sérieusement réglé avant longtemps. Le dernier exemple en date : le communiqué de l'UMP pour se féliciter de la poussée des adhésions comme soutien au Président de la République alors que les premiers intéressés savent très bien que chaque composante locale est engagée dans la bataille des cartes pour les élections internes des fédérations en octobre 2010 ; d'où la multiplication des cartes. Tant que règnera une telle volonté d'émancipation face aux réalités, il n'y a pas de solution sérieuse durable à attendre.
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