Les violences urbaines secouent bien au-delà de leurs quartiers directs.
5 questions majeures provoquent des ondes de chocs bien au-delà des seuls volets de délinquance. Malheureusement, de façon assez incompréhensible, ces questions sont toujours sans réponse à ce jour.
1) Quelles suites concrètes ont été données aux incidents graves du 25 juin ? Dans un premier temps, le quotidien régional a laissé entendre qu'une plainte de la Ville de Grenoble avait été déposée ou était sur le point de l'être. Aujourd'hui, un représentant de la Ville dit qu'il qu'il n'y a pas eu de dépôt de plainte et il ajoute que ce dépôt était juridiquement impossible.
Il est quand même étonnant que ces deux questions restent, 45 jours plus tard, sans réponse :
– plainte ou pas plainte ?
– dépôt possible ou pas ?
2) Il est fait de plus en plus état d'aides financières publiques très importantes qui auraient été versées à des structures exposées ces derniers temps à des mises en cause diverses.
Là aussi, il parait surprenant que cette question reste sans réponse.
Cette absence de réponse traduit 4 défaites :
– la défaite de la Ville de Grenoble comme institution garante de la transparence d'utilisation des fonds publics.
– la défaite de l'opposition municipale dans sa totalité qui ne publie pas un tableau clair des délibérations montrant qu'elle joue sa fonction de contre-pouvoir,
– la défaite des structures d'informations qui n'investiguent pas,
– la défaite de l'Etat car, en ultime rempart, ne devrait-il pas publier le tableau des aides sur impôts de tous par quartier et par bénéficiaire ?
C'est tout un sytème de pouvoir qui est en difficulté sur une question précise de ce type.
3) L'agglo a-t-elle aidé des commerces exposés à des investigations actuelles ? Le fonds Fisac a-t-il été utilisé et si oui pour quels bénéficiaires et pour quels montants ? Quelles procédures de vérifications préalables sont conduites et quelles procédures de vérifications ultérieures ?
4) Comment expliquer cette évolution ? Constater c'est bien mais expliquer c'est encore mieux ! C'est par la leçon de cette évolution que des corrections réelles seront contruites dans le temps.
5) Quand est-ce que Grenoble va tourner la page de la stigmatisation anti-Carignon pour aborder positivement donc efficacement les vrais sujets ?
La réponse de Michel Destot lors de la venue présidentielle est très étonnante "il ne faut pas stigmatiser". C'est ce qui est fait depuis 15 ans sur la période 1983 – 1995 qui est une période qui cocnerne des équipes bien au-delà d'un seul individu, qui de surcroît a payé lourdement une faute dans des conditions qui auraient mérité d'être réparties politiquement et territorialement bien au-delà de ce seul bouc-émissaire. J'ai connu Michel Destot bien avant son accession à la Mairie de Grenoble. Quand il réagit comme il le fait contre Sarkozy, c'est son véritable tempérament qui s'exprime : celui d'un rocardien modéré qui est pragmatique et qui reconnaît d'abord les réalités de faits, conforté en cela par sa formation scientifique. Mais depuis 15 ans, ce tempérament là disparait quand il faut parler de son concurrent d'hier : Alain Carignon. Le premier mandat, ce fut le jeu politique ; c'est compréhensible. Le second mandat, c'est les habitudes. Mais au troisième mandat … Pourquoi pendant 15 ans avoir installé ce climat de divisions agressives qui n'existe à circonstances comparables qu'à Grenoble ? Pourquoi tenter encore ce jour d'y trouver une grille de lecture des évènements actuels ; ce qui est rationnellement impossible après 15 ans de mandat ? Dans ses proches, à l'exemple de la déclaration aujourd'hui de Jérôme Safar ("c'est vrai qu'il n'y a pas eu de problème Carignon à Grenoble !"), des corrections commencent. Mais quand est-ce que ce climat de stigmatisation va prendre fin pour voir les véritables questions donc les réponses efficaces à apporter ?
Il serait temps que ces questions concrètes trouvent des réponses concrètes, précises. Les grenoblois, citoyens et contribuables de cette agglomération, attendent toujours.
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