A l'exception des propositions de Dominique de Villepin (voir ci-dessous) qui procède avec pragmatisme et réalisme notamment en faveur d'une police du quotidien ouverte 24 heures sur 24 et installée dans la proximité, bon nombre de déclarations d'autres responsables politiques apparaissent comme des extra-terrestres.
Nous assistons d'abord à la naissance d'un nouveau mot : "stigmatiser". La politique française aime cette mode des mots mis à toutes les sauces comme hier le mot "citoyen" accolé à la participation, au vote, à la démarche … ou comme le mot "boulot" qui ponctuait à une époque la moindre déclaration ministérielle. C'est autour du mot "stigmatiser" d'être à la mode.
Toujours dans le registre de la bataille des mots, la lecture du quotidien régional d'étape (Dauphiné Libéré) apprend que le Maire de Grenoble aimerait comparer sa ville à … New York. Il faut beaucoup de respect pour la fonction d'élu local comme pour celle de journaliste pour prendre au sérieux une telle précision. Qui peut sérieusement imaginer Grenoble et New York dans la même division ? Cet exemple est une illustration d'une seconde mode : flatter le patriotisme local fut-ce par une comparaison qui, dans une copie universitaire, serait rayée au stylo rouge par le correcteur.
Ces deux exemples montrent qu'il faut atterrir : regarder enfin les réalités.
Qu'apprennent les réalités ?
La politique de Nicolas Sarkozy ne donne pas de bons résultats. Sinon, il n'aurait pas eu à se déplacer aujourd'hui à Grenoble.
La politique conduite par Michel Destot en la matière ne donne pas de meilleurs résultats. Bien davantage, pour des raisons diverses qui mériteraient des explications d'ailleurs, ces dernières années, la Ville s'enlaidit de façon accélérée. Cette année, le centre-ville est inaccessible, donc déserté. La "grande rue" pue l'urine a fortiori avec les fortes chaleurs d'été. Il n'y a pas d'animations, pas de musique dans les rues, encore moins que les forces de police municipale, ce qui n'est pas peut dire. A 22 heures 30 au plus tard, les restaurateurs ne servent plus et l'indiquent sans diplomatie … Voilà la réalité que chaque personne constate si elle est libre des effets de Cour ou d'esprit partisan obscurantiste.
L'exemple d'hier sur Martin Hirsch et les Porsche Cayenne à Villeneuve montrait le même décalage.
La première urgence : il faut atterrir et manifester l'intelligence de … l'âne. En 1989, comme président de l'agence de l'eau Rhône- Méditérranée – Corse, j'inaugure une nouvelle station d'épuration dans les Bouches du Rhône. Mon intervention est très technique. Louis Philibert, alors président du département, prend la parole après moi et tout parait plus simple car c'était la vie de tous les jours dans les moindres détails y compris ceux des rejets qui n'interviendraient plus. Je le félicite et il me dit que lors d'une campagne électorale difficile, il avait battu le challenger qui venait lui donner des leçons sur tout en lui posant une simple question "est-ce que vous savez au moins quand une anesse a ses chaleurs ?". Le candidat incapable de répondre, avait subi une réplique vengeresse "voyez mes amis, il nous donne des leçons sur tout mais il est plus bête qu'un âne parce que l'âne lui il sait bien quand l'anesse à ses chaleurs …".
Avec humour, tout était résumé : une seule priorité : le bon sens de la vie du quotidien dans les moindres détails.
C'est cette intelligence là qui fait actuellement terriblement défaut derrière l'armure des mots sauf à imaginer que les réalités aient échappé à toute maîtrise à un point que nous avons encore du mal à concevoir …
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