Je ne suis pas un spécialiste des questions d'insécurité urbaine, loin s'en faut. Pour autant, à partir de constats, me semble-t-il, de simple bon sens, je suis actuellement surpris par bon nombre des commentaires et des propositions.
3 actions de bon sens me semblent actuellement faire défaut de façon assez étonnante d'ailleurs.
1) La vérité des chiffres : depuis plusieurs années, des enquêtes ponctuelles ont été effectuées, des rapports ont été rendus, des statistiques sont tenues. Comment expliquer que l'opinion qui a financé ces actions publiques n'ait pas le droit de savoir, n'ait pas le droit de connaître la réalité matérielle des faits ? Lors de la polémique sur l'engagement ou pas dans la guerre d'Irak, sous la menace éventuelle de radicalisations religieuses, la presse avait fait état de rapports sur les armements dans les banlieues. Pourquoi ces chiffres ne sont pas publiés dans la transparence la plus totale ? Comment expliquer cette opacité ?
2) Le choix du bras de fer sur un point ponctuel : est-il sérieusement possible de traiter cette forme de violence par la force ? Comment remettre dans un schéma positif un individu qui a devant lui une "carrière … d'exclu" qui met hors de portée une grande part de ce qui est "naturel" pour autrui : la solution réside-t-elle dans la sanction ? La sanction peut-elle être permanente face à quelqu'un qui n'a pas d'autre perspective que cette exclusion ? Où est le seuil de dissuasion dans ce cadre ? Avec de telles questions, il me semble que l'on perçoit assez rapidement les limites dans le temps de la réponse violente à la violence. Le véritable enjeu réside dans l'intégration dans un schéma positif : montrer que la société mérite d'être respectée, doit être respectée et qu'elle offre une insertion à chacun.
3) Pourquoi ce sont toujours des "autorités" qui doivent énoncer les "solutions" ? La première forme de respect ou de réalisme ne passe-t-elle pas par "des cercles de proximité" au sein desquels les premiers intéressés énoncent des actions concrètes, précises, avec un calendrier, les conséquences qui résulteraient du succès comme de l'échec ? Dans les études sur les cas étrangers notamment américains qui ont été résolus, ce sont ces deux volets qui sont souvent mis en avant : une réponse globale et la prise en mains par les intéressés dans un cadre clair avec des objectifs précis.
La violence urbaine ne s'est-elle pas autant développée parce que la société a refusé de regarder en face certaines réalités ? Parce que ces réalités peuvent aussi parfois constituer des fonds de commerces politiques ? Parce que les actions en profondeur demanderaient des mesures considérablement plus radicales après avoir donné les chances nécessaires ?
Mais sous ces angles, la violence urbaine se distingue-t-elle du reste ?
Quel problème structurel profond a été résolu ces dernières décennies ?
Regardons actuellement l'onde de chocs provoquée par la réforme des retraites qui devra revenir sur la table en … 2018 c'est à dire demain.
Depuis combien de temps déjà il était question du poids global de la dette publique. Le rapport Pébereau début 2 000 contient tous les éléments. Qu'est ce qui a été fait sérieusement depuis ?
Ce qui est le plus grave, c'est que la société française s'est habituée à ne rien régler. Elle fait des diagnostics permanents mais sans la moindre suite.
Il n'est pas sûr que d'ailleurs les jours passant, la crise la Villeneuve- Grenoble échappe à cette tradition jusqu'à la prochaine crise à … Grenoble ou ailleurs. La vie politique donne ainsi le sentiment de vivre de mots mais jamais d'actes sérieux durables. Etonnant à ce point.
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