C'est avec beaucoup de tristesse que les nombreux amis de Jean Boyer ont appris son décès dans la journée d'hier. Pendant des décennies, il a incarné la droiture dans l'engagement public.
De très nombreux moments me reviennent à l'esprit. Les plus forts sont ceux de la campagne de mars 1985 qui devait se terminer par la victoire sur la majorité départementale conduite par Louis Mermaz. Ce fut probablement le choc le plus sportif connu en Isère avec une issue longtemps très incertaine. Le mercredi 23 janvier, François Mitterrand était même venu en Isère pour aider son ami Louis Mermaz. Depuis plusieurs semaines déjà son opposition locale menait campagne.
Le lundi 18 mars vers 12 heures 45, Marcel Pauly, alors responsable du service protocole de la Ville de Grenoble, amène quelques modestes plateaux repas dans le bureau du Maire de Grenoble. Généralement, ces plateaux plastiques abritent un peu de salade, de la viande froide et une part de tarte aux pommes. Jean Boyer est là, présent aux côtés de Guy Cabanel notamment. L'opposition départementale vient de gagner la majorité et de belle façon avec une marge sécurisée imprévue à l'exemple de la victoire de Michèle Bacci à Villefontaine.
Il dit à Alain Carignon au sujet de la présidence départementale à quelques mots près : "il faut bien réfléchir mais cette victoire, c'est d'abord la tienne et il faut toujours respecter le message du peuple". Et Jean Boyer de se lancer dans la présentation des dernières réunions qui avaient rassemblé une foule sans précédent : mardi 19 février, des centaines de personnes à Monestier de Clermont pour soutenir Luc Chabuel, le 15 février à Villefontaine, et cette journée du 4 mars où il a fallu l'agileté de Marcel Chion, chauffeur du Maire de Grenoble, pour éviter une avalanche dans le Canton de Corps quadrillé par Alain Carignon et Jean Boyer venus soutenir M. Sénac. Jean Boyer montrant la bosse au front qu'il portait encore lorsqu'il avait dû quitter la voiture de toute urgence…
Toute la droiture de Jean Boyer était dans cette scène. Il pouvait prétendre à la présidence mais il cherchait d'abord à interpréter le sens du score des urnes pour le respecter avant tout !
C'est avec beaucoup de tristesse que j'adresse à son épouse, à sa famille et à tous leurs proches mes sincères condoléances et mes amitiés les plus fidèles.
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