La crise actuelle n'est pas "une mauvaise passe". Le mal est plus profond. Nous vivons une crise d'une autre nature bien plus globale que les seuls aspects financiers ou même économiques. Le plus étonnant et grave à la fois, c'est que cette crise devient de plus en plus violente sans action sérieuse de la part des actuelles autorités publiques.
Les Institutions deviennent dépassées et inefficaces. Un Premier Ministre parle à l'étranger de la situation économique en utilisant des mots qu'il récuse sur son propre territoire national. Un Ministre de la République organise sa collecte de fonds auprès de banquiers anglais à l'occasion d'un voyage officiel. Dans l'affaire Bettencourt, un Parquet conduit une enquête comme si la fonction de juge d'instruction avait déjà été supprimée. Chaque jour apporte son lot de réalités quasi-inconcevables il y a peu de temps encore.
Les antagonismes gagnent en violence. A Grenoble, depuis avril 2010, chaque semaine apporte son lot de barbaries sans précédent. Lors de la dernière nuit, une réelle guerre urbaine s'est déroulée dans un quartier de la Villeneuve qui est devenu une zone de non droit depuis de nombreuses années déjà à la connaissance de chacun mais sans la moindre réaction sérieuse.
L'autorité dirigeante et possédante est contestée, mal-aimée, traduisant un climat généralisé d'antagonismes profonds qui peuvent éclater à la moindre occasion.
Les structures publiques sont les nouveaux pauvres du début du siècle : la dette plombe leurs capacités d'interventions. Les élus se payent de mots mais ont perdu les moyens financiers d'agir.
Pendant combien de temps encore toutes ces crises vont-elles s'amplifier ? Comment cette réalité peut-elle se terminer ?
L'incapacité à appréhender ce réel traduit une crise violente du modèle républicain français. Tout semble bloqué, figé, prêt à exploser.
La réalité se donne en spectacle et le modèle républicain se donne en illusion. Combien de temps encore ce décalage peut-il exister à ce point ?
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