Denis Bonzy

Crise financière : le plus dur est à venir

La réalité de la crise financière est-elle actuellement cachée ? C'est à craindre à l'exemple hier du phénomène dit de la titrisation.

La titrisation a consisté à nicher des dettes, que les gestionnaires savaient à très hauts risques à l'exemple des crédits immobiliers US, dans un paquet opaque sans chercher à purger rapidement la situation et en espérant que le mistrigri pourrait être passé à un tiers. Mais il y avait tellement de mistigris que tout le système a sauté en octobre 2008. 

Sur des bases techniques différentes mais à partir de méthodes quasi-analogues, il y a aujourd'hui deux bombes à retardement :

1) la dette toxique de collectivités publiques françaises : ce sont des dettes contractées par des communes, des départements, des régions, des structures publiques (hôpitaux, organismes HLM …) adossées à des paramètres très volatiles conduisant à un taux moyen de sortie particulièrement élevé.

2) le report des LBO : le LBO est un financement en cascade passant par l'endettement d'une structure holding qui acquiert une société. Ce sont les résultats de la société cible qui permettent, en remontant à la structure dite de tête, à cette dernière d'honorer sa charge de la dette. Ce mécanisme montre que si les résultats font défaut, la structure holding ne peut rembourser puisqu'elle a adossé de fait son remboursement sur les résultats de la "fille". Les bris de LBO, faute de résultats des cibles, battent des records. Plus la crise dure, plus la situation s'aggrave. Après avoir attendu, les banques vont bientôt devoir purger cette situation.

Dans les deux cas, ce sont des déstabilisations durables et en profondeur.

Aujourd'hui, l'association des départements évoque des cessations de paiements car des départements sont coincés entre l'explosion des dépenses sociales, la chute de recettes et la poussée de la charge de la dette. Pour la dette, 62 départements sur 100 ont "de la dette toxique", c'est dire l'ampleur de la crise.

La prochaine vague de la crise risque d'être d'une extrême gravité car intervenant dans un tissu déjà fragilisé.

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