Hier, en commentaire au billet du 20 mai, une personne sous le pseudo de "julien" a posé une question à la formulation adroitement innocente puisque la réponse figurait dans le contenu même du billet mais pas assez clairement semble-t-il. Je n'ai pas répondu plus tôt car j'étais en déplacement.
Cette question vise manifestement à obtenir des clarifications. Pour dissiper tout malentendu éventuel, je vais tenter d'apporter quelques éléments supplémentaires.
1) A quoi répondent les billets sur mon blog ? Il s'agit d'ouvrir un espace de liberté d'analyses pour contribuer au débat et au pluralisme d'informations sur certains dossiers.
Ce pluralisme d'informations est ce qui fait actuellement le plus défaut. Par conséquent, ceux qui naviguent sur le web sont d'abord à la recherche d'informations peu développées ailleurs, sinon la valeur ajoutée d'un blog disparait. Par conséquent, j'essaie de respecter cette logique de valeur ajoutée dans le choix des informations comme dans la grille d'analyse.
2) Est-ce que cette analyse concernant la campagne de F. Marchiol peut être qualifiée d'appréciation "élogieuse" en faveur de sa campagne et donc de partialité de ma part ? Comme candidat (et non pas comme Conseil), j'ai fait 12 campagnes. J'ai gagné 6 fois et perdu 6 fois. J'ai réalisé des campagnes reconnues comme réussies (1989 en gagnant un "canton historiquement communiste" par exemple). J'ai réalisé des campagnes ratées comme en mars 2008. Cette expérience très contrastée me permet de disposer d'un certain recul sur les campagnes ce d'autant plus qu'à côté de mes expériences personnelles directes, j'ai conduit des campagnes pour d'autres candidats avec d'ailleurs un solde considérablement plus positif que pour mes engagements personnels.
Pour l'analyse de la législative partielle, j'essaie de porter un regard sur les actions de chaque candidat.
Pour l'instant, dans cet esprit, ce n'est pas "être élogieux" que d'indiquer que F. Marchiol réalise techniquement une campagne de qualité ; c'est être réaliste en regardant les faits.
Il y a d'ailleurs d'autres faits qui n'ont été mis en relief par aucun autre support à ce jour à l'exemple de l'impact de la candidature Marchiol dans le monde sportif : il quadrille les terrains de foot depuis 20 ans. Par conséquent, il va bénéficier d'un vote "particulier" dans ce domaine important. Pour Roger Pellat-Finet, il en est de même pour le secteur du commerce et de la PME. Des conséquences positives devraient en résulter et heureusement car, au cas contraire, ce serait à désespérer d'agir. Etablir ce constat, ce n'est pas "être élogieux", c'est être réaliste à partir de faits objectivement établis.
3) Je dresse ce constat technique avec d'autant plus d'impartialité que je ne suis aucunement associé à la campagne de MM Marchiol et Pellat-Finet, ni pendant la campagne ni avant la campagne. Par ailleurs, je suis en désaccord avec le cadre de fond qui consiste à "cacher ses couleurs" voire même à tenter de naviguer "sous d'autres couleurs". Il y a là une question de morale qui mérite un point intérieur personnel sérieux. Dans aucune de mes campagnes personnelles, je n'ai effectué un tel choix même quand j'avais le sentiment qu'une étiquette politique pouvait me nuire. A mes yeux, un tel choix n'est pas respectueux des citoyens qui se prononcent alors sur des bases pour partie erronées et encore moins des militants qu'un candidat se doit de représenter. Comment les respecter si on considère que leur "drapeau" doit être laissé au vestiaire ? Quand des désaccords sur le fond sont intervenus, j'ai été candidat sous "mes propres couleurs" comme lors d'une liste réellement indépendante aux régionales de 1992.
4) Cette campagne n'est possible que parce qu'en effet, il n'y a pas d'autres candidatures à "droite". Si le candidat avait été M. Gilabert ou M. Casavecchia aurait-il pu compter sur le soutien discipliné du Nouveau Centre par exemple ? En 2008, j'ai eu comme concurrent un candidat du Nouveau Centre soutenu par des élus UMP qui appellaient ainsi à voter contre un candidat désigné par les militants … UMP à l'issue d'une procédure démocratique irréprochable. Là aussi, devant la réalité de ces faits, j'ai donc été amené à poser une question qui concerne les méthodes de décision de l'actuelle fédération de l'UMP 38 donc directement M. Savin et Mme Puissat. Pour un nombre considérable d'actes, ils laissent entendre que tout est "géré par Paris". Xavier Bertrand déciderait même presque de la couleur des volets de la Place Paul Vallier lors de travaux de rénovation et là Xavier Bertrand aurait décidé, lors d'une législative partielle ayant valeur de test national, que des adhérents UMP soient candidats … sans étiquette.
Il y a manifestement un problème de cohérence.
La fonction essentielle d'une direction, c'est de poser des règles claires, applicables à tous sans considération personnelle. Au cas contraire, c'est l'arbitraire et un fonctionnement de clan.
5) A l'issue d'une campagne, le vainqueur est désigné par les citoyens. Il ne prend jamais le pouvoir à la force des armes. Le grand nombre fait son choix et il peut ensuite compter sur les représentants qu'il mérite. C'est la leçon de la démocratie. Si les citoyens ne prennent pas assez de temps pour peser des élements dans la durée. Si la qualité formelle de documents impacte beaucoup un vote, là aussi c'est une réalité qu'il faut considérer et respecter.
6) Parce que deux candidats majeurs poussent à fond deux logiques entièrement différentes, cette campagne me parait instructive sur la mentalité des citoyens. MN Battistel joue à fond la carte de la politique nationale. F. Marchiol joue à fond la carte contraire de la dépolitisation. Le choix des citoyens sera très instructif à deux égards. D'une part, qui parviendra à mobiliser ? D'autre part, quel courant central les électeurs cautionneront par leurs votes ? Il y a un troisième niveau à ne pas négliger : comme des élus locaux s'engagent beaucoup, ce sera un marqueur de leur popularité via leur pouvoir d'influence.
Le lendemain d'un vote, la paysage change toujours : c'est la valeur ajoutée du suffrage universel. Regardez actuellement sur le plan national, les régionales ont changé la donne en installant le sentiment d'une fin de mandat anticipée avec un Gouvernement qui est l'ombre de lui-même avec son cortège de ministres battus. Le lendemain de la partielle, le paysage politique local n'échappera pas à cette règle pour aucun des candidats.
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