La politique n’est-elle qu’un perpétuel rapport de forces ? La question se pose pour la première fois à ce point dans la circonscription du Sud Isère. Défier hier la toute puissance du Député Président de la Métro semblait inconcevable. La discipline à gauche régnait. La modération à droite s’imposait. Une fois parti, le « couvercle de la marmite » explose-t-il ?
A gauche, les rivalités sont manifestement installées. A Vif, canton le plus peuplé de la circonscription, le blog de Brigitte Périllié, candidate malheureuse aux primaires PS, est toujours bloqué au … 9 mars comme si l’élection du 30 mai était inconnue : Blog BP
A Pont de Claix,
ville la plus importante démographiquement de la circonscription, dimanche 16 mai, les affiches officielles de la candidate socialiste n’étaient même pas sur les panneaux officiels où figuraient les affiches du candidat UMP et celles du Front de Gauche !
La liste est longue d’une campagne manifestement « particulière ».
Face à cette démobilisation liée à des facteurs multiples, le ticket Marchiol – Pellat-Finet occupe bien le terrain : distributions, affichages, annonces de réunions dans le quotidien local …
Les élus locaux UMP jettent toutes leurs forces dans la bataille comme probablement la première fois depuis longtemps. La dynamique de l’union joue son rôle. Cela montre a contrario combien les intéressés avaient conscience des effets de la division dans d’autres circonstances …
Le climat national devient même porteur pour le parti présidentiel. La crise financière désappointe le PS traditionnellement dépensier donc à contre-courant d’une période qui exige des économies profondes. Martine Aubry a presque disparu de la scène nationale alors qu’elle venait d’enregistrer une victoire considérable aux régionales…
Dans ces circonstances, il parait de plus en plus établi que le ticket Marchiol – Pellat-Finet devrait arriver en tête au premier tour et largement avoisinant les 40 %. Un résultat contraire traduirait un rejet des personnalités que rien ne permet de présager à ce jour.
L’inconnue réside désormais dans la seconde place du premier tour. L’écologie peut compter sur des territoires où elle a effectué des scores considérables : Vercors (meilleur score de l’Isère), Mens et même le Canton de Vif où 1 000 voix séparait l’écologie du PS au premier tour des régionales. Canton où le Front de Gauche devrait effectuer un bon score érodant d’autant le score du PS.
Par conséquent, à moins de 15 jours du vote, une nouvelle donne est née.
Que traduit-elle ?
1) Le temps de l’unité de la gauche a vécu. La guerre de succession à la Métro a ouvert une nouvelle époque. Les rivalités sont là. Les rancoeurs aussi.
2) En cas de victoire, c’est aussi une nouvelle donne à droite. La force de Marchiol c’est sa « multi-compatibilité ». Il parle avec chaque tendance là où Savin avait installé le sectarisme implacable. C’est ce dialogue qui seul peut faire naître de nouvelles conquêtes. Il a su mobiliser le réseau des élus locaux montrant ainsi que les législatives deviennent la consécration du maillage de proximité d’un territoire. La victoire porterait probablement cet ex-président du RPR a reprendre du « service » au moment où le Président sortant de l’UMP semble s’ouvrir à une non-candidature soldant une présidence très contestée avec des résultats « sévères ».
3) Cette « nouvelle donne » peut-elle évoluer ? Il reste près de 13 jours. Il faut attendre la tournée du Président du Département ? Il faut surveiller l’impact réel de certains élus locaux dans des géographies tests (Villard, Vif, Seyssins, Claix, Bourg d’Oisans, Monestier, Varces, Clelles). Le score de Fabrice Marchiol sera aussi (voire d’abord) le leur tant la stratégie personnelle loin des rapports partisans repose sur leur mobilisation : un véritable test de popularité grandeur nature en cette troisième année de mandat muncipal.
C’est véritablement une élection new look qui s’annonce.

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