La vie publique française traverse une période étonnante. L'opinion a retiré sa confiance au Gouvernement. Elle constate que les élections régionales n'ont pas donné lieu aux changements attendus. Tout paraît tourner dans le vide. Pendant combien de mois encore ?
Trois cassures sont intervenues dans des conditions graves.
Tout d'abord, la Vème République reposait sur la sacralisation du suffrage universel direct. Pour un Ministre, être battu au suffrage universel direct a longtemps emporté l'obligation de quitter les fonctions ministérielles. L'actuel Gouvernement compte 19 Ministres qui ont pris une raclée lors des régionales et font comme si de rien n'était. Mais l'opinion ne suit pas cette désacralisation du suffrage universel direct. Le Gouvernement est donc terriblement fragilisé par les échecs électoraux de près de la moitié de ses membres.
Ensuite, le pays parait sans règle. Ou plutôt, il y a trop de règles pour savoir celles qui sont susceptibles de s'appliquer. Il y a trop de changements dans l'affirmation des règles pour disposer de la visibilité claire. Avec Xynthia, le Gouvernement a adopté le rétropédalage en direct. Avec la burqua, le Gouvernement choisit la crise de légalité annoncée par l'avis du Conseil d'Etat.
Enfin, les partis politiques semblent en panne de sens. Ils sont désertés. La démocratie moderne les pénètre peu. Le renouvellement les impacte faiblement.
C'est un immense trou d'air généralisé.
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