Trois faits actuels méritent une attention particulière.
Tout d'abord, en Grande Bretagne, à quelques semaines des législatives, la percée du parti Libéral. Les derniers sondages donnent les conservateurs en 1er (32 %), les Libéraux en 2ème (29 %) et les travaillistes en dernier (26 %). Nick Clegg, leader des libéraux, est à la mode. Son refrain est simple : "la fin de la vieille politique". Son astuce consiste à contester les présuppositions et à modifier les règles du jeu.
Ensuite, en France, le Gouvernement fonctionne dans le vide. Rien n'est réglé sérieusement. Les "vieilles méthodes" ne marchent plus. L'opinion n'est plus dupe. Elle ne recrédite pas le potentiel de confiance du Gouvernement.
Enfin, sur le plan départemental, une législative partielle a lieu dans quelques semaines dans l'indifférence la plus totale. Il y aura peut-être moins de 30 % de participation. Quand il est question de cette législative, la réaction la plus courante est "à quoi ça sert ?".
La "vieille politique" n'intéresse plus. Elle n'a pas prise sur la vie. Chacun sait qu'en fin de compte, personne ne fera certains actes à sa place. Chaque individu se perçoit seul. L'avenir est à la prise en charge personnelle parce que l'engagement politique est perçu comme un piège, une illusion.
Cette évolution n'est pas le fruit du hasard. Elle est d'abord le produit de la manière dont la politique a perdu sa crédibilité ces dernières décennies. Elle s'est trop éloignée de la vie quotidienne. La "vieille politique" rebute au point que chacun cherche désormais à s'en évader.
En Grande-Bretagne, l'évasion passe par l'émergence d'un parti qui n'a jamais été au pouvoir.
Sur le plan national, l'évasion passe par la poussée de l'abstention.
Sur le plan local, cette évasion passe par l'indifférence qui est la négation même des règles classiques du jeu.
La prime à l'évasion grandit au fur et à mesure que la crédibilité de la politique diminue. Triste réalité pour une période qui est étonnante.
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