Depuis près d'une semaine, l'image de marque de l'agglomération grenobloise est durement éprouvée.
A l'extérieur de l'agglomération, il est beaucoup question des échecs à répétition : JO, Rocade, foot et maintenant violence barbare en plein centre ville. Par son positionnement technologique, Grenoble a acquis une réputation de "ville prétentieuse". Ses difficultés sont donc largement exploitées. Hier matin, Europe 1 faisait ses titres de la matinée sur "la ville qui a peur" avec des micros trottoirs implacables.
Sur le plan intérieur, la violence barbare du 9 avril a un fort impact pour trois raisons :
– elle est intervenue en plein centre ville et non pas dans un quartier réputé délicat. Cette localisation signifie que chacun se sent exposé.
– elle a concerné un citoyen parmi les autres. Là aussi, d'ordinaire, de tels actes étaient supposés intervenir entre "bandes rivales". Si ce n'est plus le cas, chacun se ressent victime potentielle.
– elle a eu lieu à une heure peu avancée de la nuit et un soir de début de week-end qui se prête à des flâneries paisibles.
Si à l'extérieur de Grenoble, l'heure est à la "revanche" sur les délices de l'image classique : emploi technologique, vitrine high tech, montagnes majestueuses ; sur le plan intérieur le temps est à la recherche des "complots".
Cela ferait longtemps que des situations graves de ce type se prépareraient ? La victime resterait très impactée davantage par des coups de pieds violents portés à sa tête qu'aux effets des coups de couteaux ? Le Maire absent de la photo du DL lors de la rencontre avec Brice Hortefeux aurait refusé de l'accueillir ? Pour d'autres, il serait à l'étranger et aurait décidé de ne pas revenir ? Les transports collectifs subiraient des vols records depuis plusieurs mois ? Et si la ville avait mis en place un programme sérieux de vidéos protection, l'enquête aurait gagné en preuves irréfutables ?
Si l'extérieur se réfugie dans le délice de la réputation remise en question, l'intérieur cède aux poisons des questions tous azimuts.
Le décalage entre ces ambiances et l'absence totale de réactions officielles dénote une approche très "originale" de la communication de crise. Dans la durée, il n'est pas sûr que le silence soit la meilleure façon de communiquer dans de telles circonstances ?
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