Une campagne électorale est toujours une alchimie imprévisible. Cette réalité explique que chacun d’entre nous a pu vivre ou observer des campagnes réussies et d’autres, avec les mêmes participants, qui tournent à l’enfer.
C’est le cas actuellement pour l’UMP. En 2007, Sarkozy incarnait la jeunesse simple et énergique. Bertrand symbolisait l’écoute de proximité. En 2010, les mêmes individus sont la caricature du « pouvoir froid ». La vidéo ci-dessous va probablement coûter des points importants dimanche.
16 hommes en costumes de banquiers avec une seule femme perdue au milieu d’eux et encore une femme d’apparence tellement masculine… On dirait le Conseil d’Administration d’une firme internationale rendant compte des chiffres annuels mauvais.
L’image est consternante.
Mais le contenu l’est encore davantage.
La veille, il était question de scores régionaux à l’écart d’enseignements gouvernementaux. Le lendemain, c’est le Chef du Gouvernement qui met les troupes en ordre de bataille. Où est la cohérence ?
Mais surtout, le ton est péremptoire, quasi-disciplinaire. C’est le retour des moines-soldats.
Ils sont moines par l’uniforme.
Ils sont soldats par la pensée qui chasse toute liberté d’analyses, d’opinions, d’expressions.
La radicalisation a frappé.
Loin d’effectuer la moindre reconnaissance d’erreurs, la faute est nécessairement chez l’autre.
Le bras de fer est engagé avec l’opinion coupable de ne pas comprendre, coupable d’être trop faible, coupable d’être trop instable. L’excommunication guette. Le message sera docilement relayé dans les fédérations.
Dans ce climat, il est à craindre que l’opinion ait le sentiment de ne pas avoir été entendue. La sanction pourrait être encore plus forte dimanche.
Cet état d’esprit autoritaire a vidé les églises faute de reconnaitre des réalités incontournables. Il pourrait très bien vider encore davantage les scores de l’UMP le 21 mars …
Comment comprendre une telle attitude ?
http://www.dailymotion.com/swf/video/xclox3
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