Denis Bonzy

Régionales : les 5 faux habits

La bataille du commentaire tend désormais à s'imposer en prenant beaucoup de libertés sur la réalité des chiffres. L'annonce remplace l'action comme si le commentaire pouvait remplacer la réalité …

1ère affirmation : l'abstention aurait défavorisé l'UMP.
Faux. Le profil des abstentionnistes laisse plutôt apparaître une défaveur au détriment de la gauche.

En effet, le profil de l'abstentionniste est le suivant :
– Jeune
– Citadin
– CSP –
– Femme.

C'est l'un des réservoirs de base de la gauche.

Alors même que le profil du votant correspond à l'électeur de droite :
– Agé
– Rural
– CSP +
– Homme.

2ème affirmation : Europe-Ecologie progresserait grâce à la mode de l'environnement.
Faux. Les enquêtes montrent qu'Europe-Ecologie est une formation d'abord portée par l'innovation : "l'autre politique", encore plus que par l'environnement.

3ème affirmation : le second tour peut rester ouvert.
Faux
. Il n'y a plus d'arbitre.
Le second tour est ouvert quand des forces politiques peuvent basculer d'un côté ou d'un autre et donc entraîner des effets de masses. Cette logique a disparu. Le FN est seul, à l'écart. Le Modem "vivant" est à gauche. Il a écarté toute perspective de report sur l'UMP. Europe-Ecologie et le FdG sont à gauche.
Par conséquent, les grands mouvements collectifs sont fermés.

4ème affirmation : le scrutin ne porterait pas sur l'appréciation du travail gouvernemental.
Faux.
19 ministres sont candidats soit la moitié du Gouvernement. C'est le même chiffre (19) en 2010 qu'en 2004. A cette époque, la sanction nationale avait été reconnue par tout le monde. Pourquoi ne le serait-elle pas en 2010 sur la base du même nombre de ministres en piste ?

5ème affirmation : les listes auraient effectué un effort d'équilibre des professions.
Faux. L'arbre de la parité des sexes cache des déséquilibres socioprofessionnels graves. Les listes UMP comptent 43 % de cadres et de professions libérales. Il faut aller à l'extrême gauche pour trouver des candidat ouvriers en nombre significatif. C'est l'élection régionale qui évolue vers une sorte d'uniformité des profils des candidats. Une élection où anecdoctiquement le plus jeune est une candidate du bas Rhin (Coline Quenderff 18 ans) et le plus âgé est un candidat des Yvelines (Gorges Bodu 97 ans).

L'analyse des chiffres change significativement les premières impressions très généreusement répandues.

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