La vie publique française vit-elle désormais sans citoyen ? La question mérite d’être posée à partir d’exemples actuels concrets.
Des listes régionales sont construites et décidées sans la moindre consultation de militants. Cette situation ne suscite pas de réaction.
Sur une petite Commune du Canton, des citoyens font circuler une pétition. Ils s’excusent de s’occuper des affaires de « leur » cité en mettant en préalable ne « faire ni politique ni polémique » ; une formule qui en dit long comme s’ils devaient à corps défendant rompre une pensée unique dont ils acceptent le principe même.
De manière générale, il n’y a aucun referendum sur des sujets locaux. La loi existe désormais mais elle reste aux oubliettes. Pendant des années, il n’y avait pas de referendum faute de loi. Maintenant que la loi existe, il n’y a pas davantage de referendum faute de … volonté.
C’est une situation surprenante de sauve qui peut individuel, de décroyance généralisée, de désarroi permanent.
Au même moment, dans un autre pays, David Plouffe, ancien manager de la campagne Obama 2008, reprend du service pour les élections de 2010.
Il entend construire une démocratie par la base comme en 2008. Y parviendra-t-il ?
S’il échoue, ce fait montrera que la crise économique a donné naissance à un terrible repli sur soi bien au-delà les tempéraments de chaque nation.
S’il y parvient, ce fait attestera qu’il y a progressivement une spécificité française : la démocratie sans citoyen. C’est une mélange de fatalisme, de clientélisme, de résignation, d’insuffisante considération du statut de citoyen. Si ce décrochage devait se confirmer, il constituerait un volet peu séduisant de la nouvelle identité nationale car par le passé le citoyen français a toujours eu une forte considération et un grand respect de son statut.
Laisser un commentaire