Lyon découvre avec stupeur les "notes salées de son Orchestre". C'est le sujet à la mode dans la capitale Régionale. Ainsi, un consultant basé à Londres facture 2 100 € la journée de conseil sur … le choix des tournées. Un "musicologue" a été recruté pour conseiller un metteur en scène qui ne savait pas lire les partitions alors qu'il devait monter un spectacle … musical.
Un spectacle supposé avoir été un succès laisse apparaître que la salle avait été remplie par des invitations …
Et la liste s'égrène d'une gabegie généralisée.
C'est le dernier exemple en date de "découvertes financières" plus ahurissantes les unes que les autres au moment où des services publics hospitaliers le même jour doivent refuser d'opérer des enfants faute d'équipements agréés !
Comment est-il possible que la France ait un tel retard en matière de transparence financière à une époque où les nouvelles technologies devraient ouvrir des perspectives révolutionnaires ?
Comment expliquer le décalage entre l'opacité à la française et la transparence au Canada, dans les pays du Nord de l'Europe au train de vie publique si modeste ou même aux Etats-Unis ?
Il y a 4 fautifs dans ce dossier :
1) les citoyens qui ne sont pas assez exigeants en la matière. Ils devraient sanctionner sévèrement toute opacité. L'opacité est mauvaise en soi. Dès qu'elle existe, la sanction politique devrait tomber. Le secret ne cache jamais rien de bon.
2) le militantisme politique est encore trop pesant. Les citoyens ne sont pas assez consommateurs indécis. Leur fidélité partisane leur joue des mauvais tours car elle les rend prisonniers donc complices de mauvaises attitudes.
3) l'esprit de corps de la classe politique de plus en plus composée de professionnels qui ont pris les mêmes attitudes, qui se copient, qui se contrarient un peu mais pas trop. Bref, c'est un jeu politique finalement très convenu.
4) enfin, une presse écrite régionale pas assez impertinente. Elle traverse une crise financière grave. Elle s'en remet aux partenaires publics locaux et non pas aux lecteurs. A terme, c'est un pari perdu d'avance. En réalité, la presse écrite devrait pouvoir compter sur des aides publiques impartiales répondant à des critères publics objectifs et choisir l'impertinence qui, seule, amène la curiosité donc l'audience. Cette impertinence qui avait valu à la presse le terme de "quatrième pouvoir" mais encore faut-il vouloir être un pouvoir et non pas un allié bienveillant.
Il est assez surprenant de ne voir aucun parti politique s'emparer de cet enjeu y compris les Verts d'ailleurs à l'exception de mesures bien ponctuelles comme celles relatives aux heures de passages d'agents administratifs pour collecter les feuilles de présences qui conditionnent les indemnités kilométriques au Conseil régional par exemple. Qui a exposé le montant réel cumulé indemnité légale + indemnités kilométriques majorées par rapport au tarif fiscal ? Ce sujet sortira-t-il pendant la prochaine campagne régionale et la ligne de lecture de "certaines passions régionales" pourraient alors trouver un tout autre sens …
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