Denis Bonzy

Les « nouveaux Français »

Le top 1 concerne la naissance d’une « nouvelle opinion publique ». Le flop 1 concerne l’absence de gestion de la dette publique qui est une bombe à retardement considérable. Dans ce cadre, nous tenons à saluer la pertinence des propos de Didier Migaud comme Président de la Commission des Finances qui a trouvé des mots justes pour refuser la démagogie de nouvelles dépenses financées par … un emprunt supplémentaire.


Le top 1 : les « nouveaux Français ». Dans le cadre des études travaillées pour des raisons professionnelles, il me semble que 2009 a vu apparaître 9 nouvelles tendances.


1) La fin d’Hollywoodland. C’est la fin de la frime, du clinquant, de la démesure. La crise d’octobre 2008 est passée par là. Surtout, la crise d’octobre 2008 est toujours là en décembre 2009. Elle ne concerne donc plus les banquiers et les « crises sytémiques » de la « haute finance » mais chacun dans son quotidien. Dans ce contexte, la démesure n’est plus la vraie vie. Au pire, elle devient même une insulte à la vraie vie.


2) La haine de l’autre est en passe de laisser la place au réflexe de la main tendue à l’autre. La confrontation permanente a montré ses limites et surtout ses dangers. Elle ne solutionne rien. Elle aggrave. Or l’opinion a besoin de solutions parce que seules les solutions apportent des améliorations concrètes. Cette évolution annonce un nouveau discours plus apaisé, plus tolérant.


3) La conscience de la dette publique s’annonce. Pour la première fois à ce point, l’opinion découvre la réalité de l’ampleur de la dette et des conséquences à terme. Cette évolution annonce la mode des économes et non plus des « grands investisseurs ».


4) La fin de la mode des militants pour devenir un citoyen respecté. Les adhésions dans les partis chutent. Le militantisme est perçu comme une discipline excessive qui va à l’encontre de la liberté de la citoyenneté. Cette évolution annonce l’évolution suivante relative aux partis politiques.


5) Les partis politiques deviennent out. La mode est aux clubs, aux réseaux. Etre dans un parti, c’est être fan. Etre dans un club ou dans un réseau c’est rester soi. Etre dans un parti c’est obéir. Etre dans un réseau c’est le faire vivre.


6) La grille de lecture est celle d’être et non plus de promettre. La parole d’élection est moins crédible que jamais. Par conséquent, l’opinion veut aller au-delà des mots pour sonder les coeurs et les âmes.


7) Ce d’autant plus que l’opinion ne veut plus être dirigée mais comprise. Une étape nouvelle est née dans la démocratie d’opinion. Le leader moderne écoute et comprend pour traduire dans les faits. Il n’impose plus.


8) La mode des voisins s’annonce donc la mode de la proximité. Hier la planète était belle et le voisinage était insupportable. Aujourd’hui, la planète devient ingérable et le voisinage peut être la survie. C’est la mode des petites villes, des pays, des terroirs et non plus des « grandes dimensions ».


9) Le besoin de neuf comme facteur d’un rêve possible. Le neuf est gage d’authenticité tandis que l’usé devient recyclé. Le neuf c’est la possibilité de nouveau départ tandis que l’ancien peut être l’illusion de plus, l’illusion de trop.


Ces 9 tendances voient le jour. Elles créent des hors jeux culturels qui vont structurer les prochaines campagnes et les choix de l’opinion.


 


Le flop 1 c’est le refus de s’attaquer à la dette publique nationale. Que le pays parmi les plus imposés soit aussi le pays parmi les plus endettés montre bien qu’il s’agit d’un enjeu de train de vie. La dette, c’est la modernisation de l’appareil d’Etat jamais réglée.


Les déclarations de Didier Migaud, Président PS de la commission des finances, ont été très inspirées en la matière. Quand le PS défend la rigueur face à une « droite dépensière », c’est une vie publique à fronts renversés ou plus positivement c’est la démonstration que les postures ne sont jamais fixées définitivement.

http://www.dailymotion.com/swf/xbj1w2&related=0

Commentaires

Laisser un commentaire