La France est le pays qui compte les prélèvements publics les plus élevés. C'est le pays qui, dans le même temps, compte également une dette publique record. Avec ces deux records, elle en ajoute un troisième : pour des actions vitales, elle doit faire appel à la générosité populaire. Ainsi, les restos du coeur lancent cette semaine leur 25 ème campagne face à une demande qui a augmenté de 14 % l'an dernier et le prochain week-end c'est toujours la générosité populaire qui fera l'objet d'un appel pour une cause de santé publique. Le 4ème record, c'est que les trois premiers puissent être "oubliés" au point de donner des leçons de bravade à la terre entière.
Dans de telles circonstances, cette gonflette médiatique a une part d'indécence.
Vouloir intervenir comme donneur de leçons à l'international à ce point quand les sujets intérieurs sont d'une telle gravité est un choc culturel étonnant.
Que révèle-t-il ?
1) Le décrochage total entre le pouvoir et la vie quotidienne. Le premier ignore les réalités de la seconde.
2) L'acceptation de la "fatalité" pour ne pas vouloir changer des situations intolérables sur des sujets d'une telle gravité : manger, se soigner, se loger.
3) Le détournement de confiance : 2007 a vu la naissance d'une parole d'élection qui marquait une réelle rupture avec beaucoup d'habitudes. La déception n'en est aujourd'hui que plus grande. Ce week-end, l'UMP a fixé comme ambition collective le gain de quelques régions face à la débacle de 2004. C'est le choix du plus petit échec comme perspective de … victoire. L'argument se profile : "on a moins perdu en 2010 qu'en 2004".
Ces réalités traduisent une situation inquiétante : les gouvernants sans le peuple.
Le divorce est acté. Il n'y a plus la volonté de changer des conditions élémentaires de vie. Il y a même une acceptation expresse de l'impopularité comme si gouverner devait être en France une épreuve dans le drame ; ce qui est un comble dans une démocratie. Cette réalité traduit surtout que quand des gouvernants oublient le peuple à ce point, ce dernier n'oublie pas de changer de gouvernants.
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