Denis Bonzy

Fonds publics et dépenses privées

Des démocraties de plus en plus nombreuses s'ouvrent à cette question : jusqu'où des fonds publics peuvent-ils être utilisés pour financer les opérations électorales d'un parti politique ?

La communication publique coûte de plus en plus cher. Dans le même temps, le militantisme chute. Par conséquent, les partis politiques doivent dépenser plus quand ils reçoivent directement moins. La tentation est alors grande de transférer des dépenses politiques sur des actions financées sur fonds publics.

La question des sondages présidentiels en France relève de cette question : où est la frontière entre le sondage utile pour que le Président décide et celui qui concerne davantage la stratégie du candidat Sarkozy pour 2012 ?

C'est l'ensemble du financement de la politique qui devrait être actualisé sérieusement. Le Canada ouvre actuellement la question de la confusion entre l'information institutionnelle et la communication partisane. Là aussi, la frontière devient de plus en plus fragile. Or, on assiste à une explosion du nombre et du coût des campagnes publicitaires financées sur fonds publics dans des conditions qui s'éloignent de plus en plus de questions d'intérêt général.

Hier, des campagnes partisanes avaient défrayé la chronique car financées sur des fonds privés dans des conditions irrégulières par rapport aux objets sociaux de ces structures privées. La prise en charge actuelle par des fonds publics ne pose-t-elle pas des questions certes différentes mais au moins aussi graves sur le fond ?

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