Denis Bonzy

Barack Obama : créateur de mode ou créateur de valeur ?

Il y a un an, Barack Obama entrait dans les dernières 48 heures décisives avant son élection.

La véritable innovation de la campagne 2008 de Barack Obama, c'est le parti pris d’idéal.

C’est l’axe stratégique de la campagne 2008 de Barack Obama.

Le choix fort a été ensuite, grâce à des outils, d’offrir de s’associer à cet idéal pour le transformer en idéal commun. Ces outils ont «vendu de la relation».

Mais Barack Obama a d’abord «vendu de l’idéal» y  compris par la force de son propre cursus personnel mais bien au-delà par le symbole de tous ses grands projets.

Les outils ont permis de bâtir l’adhésion du grand nombre à cet idéal puis de s’affirmer comme une «marque».

Parce qu’on adhérait à la campagne de Barack Obama, on montrait que l’on partageait une vision et des engagements. Ce faisant, il a probablement annoncé le renversement d’une tendance qui condamnait l’idéalisme au profit du réalisme. Il a annoncé la «conscientious living», c'est-à-dire un style de vie mesuré qui est la recherche de sens.

C’est la fin du consumérisme ostentatoire (style de vie «bling bling»).

La campagne Obama a démarré comme créatrice de valeur. Par son succès, elle est devenue créatrice de mode. Au moment où elle est devenue créatrice de mode, les «premiers engagés» ont d’ailleurs mal vécu la perte de leur différenciation initiale.

Les rencontres avec les acteurs de la première heure étaient très significatives. Ils exprimaient presque une forme de regret d’être désormais suivis par tant de personnes. Ils s’estimaient dilués, dépassés. La marque distinctive initiale était en voie de disparition.

Par conséquent, toutes les approches qui consistent à analyser la communication de Barack Obama comme la mobilisation de réseaux communautaires, l’émergence d’un style de «cool attitude» qui rompt avec l’image classique du pouvoir … nous semblent passer à côté de la vraie vague de fond : répondre à la soif d’idéal comme rencontre entre un engagement personnel et une mobilisation collective.

C’est le moment où la politique vient à la rescousse de la vie ; ce qui explique d’abord la mobilisation militante puis celle civique du vote.

Ce nouvel esprit est l’enjeu de tout candidat qui entend tenter de conduire une campagne sur le style de celle de 2008. La course est ouverte.

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