Les traders sont devenus le symbole de la "rémunération disproportionnée". Les études techniques montrent qu'ils n'ont eu aucune responsabilité majeure dans la crise d'octobre 2008 qui relevait d'une logique systémique les dépassant amplement.
Leurs rémunérations sont de fait indéxées sur une commission au résultat. Ces résultats reposent sur des formations élevées et une expertise indiscutable. La réalité du marché est telle que le trader qui ne performe pas connait la sanction la plus redoutable : le départ.
Avec "talent", les responsables politiques ont jeté les traders à la vindicte populaire.
Depuis l'audition du Directeur de Cabinet du Président de la République sur le budget de l'Elysée, les mistigris circulent. Pierre Giacometti est sur le devant de la scène avec ses supposés 43 000 euros nets par mois pour déchiffrer l'opinion pour le Chef de l'Etat. Ce chiffre n'est d'ailleurs probablement pas la réalité des budgets cumulés. Mais il montre que l'argent dans la politique française demeure un tabou.
Cette situation se comprend car l'opinion franchirait une probable étape de crise si elle connaissait la réalité des salaires de ses élus locaux. Des spécialistes du "cumul discret" arrivent à des sommes rares dans le privé et surtout sans aucune proportion tant avec leur formation que leur niveau de travail.
Les niches sont par exemple dans les remboursements des frais de déplacement, l'indemnité de représentation, le jeton de présence à une commission … Si la politique Française est aujourd'hui de plus en plus critiquée comme coupée des réalités, c'est qu'elle est accaparée par des professionnels de la politique qui parfois même n'ont eu aucune carrière personnelle en dehors de la politique. Par conséquent, comment pourraient-ils connaître un secteur qu'ils n'ont jamais "fréquenté".
Si le mot "trader" devait désigner la disproportion entre la rémunération et le travail, il n'est pas sûr qu'il ait à s'appliquer d'abord aux salles des marchés financiers …
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