Denis Bonzy

Changer les mots ou changer les réalités

Le pouvoir actuel se contente de changer les mots sans changer les réalités. Les débats sur "la sortie de crise" sont caricaturaux en la matière. Tous les mots ont été utilisés. Mais la réalité est la même qu'en pleine période de crise : chômage, érosion du pouvoir d'achat, précarité …

A quoi tient ce décalage ? Bon nombre de décideurs éminents ne connaissent pas les réalités. Par conséquent, ils se prêtent facilement au maquillage des mots. Le professionnalisme politique a frappé. Leur univers est celui des mots.

Aujourd'hui, être contestataire, c'est oser défendre la réalité contre les mots. Nous sommes dans une période devenue sans valeur. Les prix perdent leurs valeurs au gré des saisons et des méthodes commerciales de promotions permanentes. Les idées perdent leurs valeurs puisque les mots perdent leurs sens à force, eux, d'être trop utilisés dans toutes les circonstances. Il ne reste que la valeur financière disponible : "cash is king". Pour le cash, un pilote se lance dans un accident réel mais aux causes simulées, des sportifs deviennent de nouveaux référents sociétaux …

Aujourd'hui, être contestataire, c'est avoir la volonté de lutter contre des idées reçues. Prenons l'exemple de Clearstream. Un magazine dit que Clearstream serait le "plus gros scandale de la Vème République". Qui peut croire une telle classification ? Les "plus gros scandales" de la Vème République ne sont-ils pas d'abord ceux qui ont été "rangés" ou "jamais traités" : la "suicide de Boulin", la mort de Fontanet … Qui peut défendre que Greenpeace (Rainbow Warrior) serait moins grave que Clearstream ; ce qui dénoterait une conception très particulière notamment de la place de la vie humaine …

Tout au long de ce procès, nous allons donc tenter d'être contestataires en passant à l'examen les arguments techniques majeurs.

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