Les déclarations effectuées hier par le Procureur de Paris imposent, par leur contenu comme par la forme, des questions d'une extrême gravité.
1) La morale doit être chez elle en politique : c'est un principe incontournable. La morale exige le respect d'une éthique de gestion des services de l'Etat afin d'éviter leur éventuelle instrumentalisation.
2) La politique ne peut être réduite à la seule morale. Bien davantage, l'histoire montre que les "périodes de croisades au titre de la morale" sont souvent les pages les plus sombres de la politique comme … de la morale.
3) Par conséquent, à chaque époque, un équilibre doit être trouvé. Cet équilibre repose sur la sérénité de la justice qui doit juger en totale impartialité chaque citoyen sans la moindre exception. Quand la politique entre dans une salle de justice, la justice quitte cette salle parce que l'impartialité n'est plus garantie.
Depuis 2007, certaines attitudes de l'Etat peuvent choquer parce qu'elles paraissent, dans des domaines majeurs, trop éloignées de l'impartialité qui doit être garantie par l'Etat. Si cette procédure judiciaire entrait dans cette catégorie, les conséquences y compris politiques seraient probablement très lourdes. La justice est rendue "au nom du peuple". Il est probable qu'une part importante "du peuple" ne pourrait cautionner une telle instrumentalisation qui peut ensuite concerner chacun dès que le principe ne constitue plus une frontière incontournable.
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