Denis Bonzy

Le pays qui aime trop le pouvoir …

Chaque nation porte une culture spécifique. L'actuel débat sur la réforme de santé aux Etats-Unis fait naître des réactions inconcevables en France notamment.

Dans un autre domaine, une radio nationale révèle la "mise en scène " qui accompagnerait des reportages TV sur Luc Chatel en visite dans des hypermarchés : tout serait scénarisé et les "familles" avec lesquelles il dialogue seraient des adhérents de l'UMP bien briefés …

Si cette information est exacte, c'est une faute déontologique grave de la part des chaînes TV de se prêter à de telles manoeuvres. Mais, loin de susciter un débat sérieux, cet épisode relève de l'anecdote.

En France, il faut être "bien avec le pouvoir". Il n'y a pas de structure sérieuse de contestation du pouvoir comme Moveon ou Democracy Watch. Le pouvoir peut se tromper par exemple sur le chiffre des suicides en prison (impossible d'avoir le bon chiffre alors même qu'il ne dépasse pas le seuil de 100 … : cela relativise la fiabilité de la statistique publique). Il peut scénariser des déplacements en province … Bref, il peut tout. En dehors de périodes rares de contestation violente, le citoyen Français est emporté par son légitimisme. Il laisse les principes au vestiaire pour penser aux accords individuels possibles. Cette culture s'installe actuellement comme "la règle du jeu" avouable et avouée. Appliquée à la décentralisation, cette culture transforme bon nombre de collectivités locales en "cours du grand Turc" où s'est installée une comédie de la satisfaction qui permet de ne pas fâcher le pouvoir … C'est souvent assez pathétique à ce point là, il faut quand même le reconnaître.

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