Denis Bonzy

11/09/08 : une opinion qui préfère croire que chercher à comprendre

L’actualité d’hier était la démonstration d’une période "particulière" traversée notamment par l’opinion publique Française qui s’en remet à quelques convictions ancrées plutôt que de chercher à comprendre.

Placer Bernard Tapie devant les députés ne présente que peu d’intérêt quand la seule question de fond est de savoir si le Crédit Lyonnais a manqué ou pas à l’obligation de loyauté qui doit être respectée par tous les banquiers face à leurs clients qu’ils aient pour nom Tapie ou pas.

La définition claire de cette obligation de loyauté du banquier, c’est un sujet qui dépasse et de loin le seul cas de Bernard Tapie.

Lance Armstrong revient dans le Tour de France. Même approche car là le nom n’est plus emblématique de "magouilles" mais de dopage. La question n’est donc pas de savoir si à cet âge un retour est possible mais si Armstrong sera soumis aux contrôles anti-dopage et s’il peut les contourner…

Assaillie par une actualité toujours plus fournie, l’opinion assimile un nom à un sujet et ne bouge plus.

La conviction est forgée une fois pour toutes. Elle donne une "grille de lecture" qui permet d’échapper à un examen détaillé des faits circonstanciés et "on passe" au sujet suivant.

C’est une dérive inquiétante.

Les campagnes électorales deviennent caricaturales dans de telles conditions. Prenons l’exemple de la candidate Républicaine aux Etats-Unis. Son nom doit incarner la "mère de famille". Les opposants tentent de multiplier les mises en cause. Elle ne s’explique jamais sur ces dossiers précis. Elle donne à l’opinion les images qui peuvent conforter son ancrage de "bonne mère de famille" comme cette vidéo très sympa sur son père.

C’est une évolution dangereuse que celle qui préfère croire que chercher à comprendre.

Commentaires

Laisser un commentaire